On prend les mêmes et on recommence donc le mardi 23. Chargée de pièces détachées, drapée du voile diaphane de la rosée atlantique, la 504 a ébroué son Indénor quadragénaire dans un sifflement de courroies pour conquérir chemins communaux et départementales, puis ronds-points périurbains et voie express. Afin de rajouter un peu de piment à l'aventure, les clignotants ont déclaré forfait dès le deuxième kilomètre. Pour paraphraser Coluche, "un coup ils marchaient, un coup ils ne marchaient pas"... jusqu'à ne plus marcher du tout. Sans doute un mauvais contact dans le commodo. Quand on commence à faire attention, on se rend compte que les clignotants sont très peu utilisés par les Français au volant et que s'en passer sur un long trajet ne suscite même pas un seul coup de klaxon de protestation...
Reprendre la voie express (vitesse limite: 110 km/h) en 504 automatique diesel m'a conforté dans l'idée que ce n'était vraiment pas son élément. Je n'ai jamais dépassé les 115 compteur, soit 107 mesurés au GPS car le moteur prenait trop de tours. On retrouve des blocs moteur, des bielles et des pistons d'Indénor de rechange mais ce n'est pas une raison pour les casser.
Les yeux sur la route et sur l'aiguille de température d'eau, un coude à la portière par 25°C ambiants, le cheminement vers l'Ile-de-France s'est effectué à un train de sénateur principalement sur la Nationale 12 souvent en travaux, avec un détour par Laval au milieu du périple et un contournement de Dreux vers la fin, avant de retrouver les embouteillages de fin de journée aux abords de l'agglomération parisienne.
Ce voyage a été aussi l'occasion de vérifier la cote d'amour des voitures anciennes, et de la 504 en particulier, auprès des autres usagers de la route. Lorsque je me suis arrêté pour faire le plein à Rennes, deux automobilistes sont venus regarder de plus près cette voiture bizarrement configurée, avec ses quatre phares, ses chromes et surtout ses pare-chocs "poutre" qui ont fait dire à l'un d'entre eux qu'elle était customisée... Mais non Monsieur, c'est juste un modèle californien. Pas certain qu'il m'ait cru. A retenir aussi, ce geste sympathique d'un routier qui en sortie de rond-point en Mayenne, avant une grosse côte, s'est déporté à droite pour me laisser passer avant de m'adresser des appels de phares amicaux. Dès qu'on sort de l'autoroute, le voyage prend plus de saveur, et je ne parle pas seulement des vapeurs de diesel que l'on respire toutes vitres ouvertes au coeur des villages-rues de la N12.
Bilan mécanique? Globalement bon, même si après les clignotants, une attache du pot d'échappement a "audiblement" décidé de partir en congé. En outre, à 90-100 km/h, le moteur a connu à trois reprises des montées en régime intempestives. A vérifier, mais c'est peut-être dû à des dépôts dans un réservoir de gazole qui a connu peu de pleins depuis cinq ans. La 504 affiche désormais 128.798 miles au compteur (soit 207.236 km), ce qui veut dire qu'elle a parcouru 3.540 km depuis que j'en ai pris possession en décembre 2011, une moyenne d'un peu plus de 600 km par an. Ayant retrouvé sa base péri-parisienne, dernières périgrinations en date d'une grande voyageuse, la 504 yankee ressortira bientôt pour profiter des beaux jours. Enfin, dès que j'aurai réussi à la libérer d'un emplacement de parking particulièrement biscornu qui ne lui laisse que 20 cm pour se glisser entre un poteau de soutènement et un mur de béton!
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