lundi 25 juillet 2016

Ne nous laissons pas démonter

Grâce à la semaine spéciale Peugeot de l'essentiel blog américain Curbside Classic, le web n'a jamais autant foisonné de 504 américaines. Cette fois-ci, le site d'historiens automobiles amateurs a déniché et scanné un numéro d'août 1975 du magazine Road Test. Ce dernier avait (censément) mené la vie dure à une 504 diesel pendant 50.000 miles (80.000 km) pour en tirer des conclusions sur la fiabilité à long terme d'une voiture doublement bizarre aux yeux des Américains: Française ET et diesel. Le résultat? Apparemment excellent: pas d'usure anormale des éléments mécaniques, un moteur comme neuf, au point que Road Test parle de "voiture pour la vie", ce qui reprend mot pour mot la communication de Peugeot! Avec 40 ans de recul, personne ne sera étonné du constat de solidité d'un Indénor.
Mais il y a un gros bémol qui en dit beaucoup sur la rigueur du test tel que mené par ces journalistes américains. En effet, sur les 50.000 miles, 30.000 ont été effectués sur une piste d'essais fermée, donc pas du tout en conditions réelles. Et l'on apprend au fil de l'article que l'huile moteur de la 504 a été changée... tous les 2.500 km, faute de quoi elle aurait perdu ses qualités de lubrification. Curbside Classic note que peu de conducteurs ont dû respecter ces intervalles, ce qui expliquerait que peu de 504 diesel du début des années 1970, soit équipés du 2.112 cm2 XD90, aient survécu en Amérique du Nord. Le XD2 de 2.304 cm2, de conception plus durable, supporte des vidanges tous les 5.000 km. Et par bonheur, c'est celui dont la 504 yankee est équipé. En résumé: la 504, c'est du béton, mais ce n'est pas grâce à Road Test que cela aura été démontré. En tout cas l'article a beaucoup plu à Peugeot qui en a fait une publicité dans la foulée (ci-contre).

(Images et source via Curbside Classic)

vendredi 22 juillet 2016

"A 99% parfaite"


Oublions. Oublions les années 1980, marquées par le déclin commercial de Peugeot aux Etats-Unis. Oublions le début des années 1990, quand le Lion s'enfuit d'Amérique du Nord, la queue entre les pattes et la crinière mangée aux mites. Oublions même la deuxième moitié des années 1970, l'"ère du malaise" automobile chez l'Oncle Sam sur fond de crise pétrolière et de normes antipollution mal gérées par les constructeurs. Et revenons en 1970 et 1971.
Ces années-là, les références de la presse nord-américaine Motor Trend, Car & Driver et Road Test découvrent la Peugeot 504, fraîchement débarquée du bateau du Havre. Et les vieux routiers du journalisme sur quatre roues sont séduits. Que l'on en juge: "une leçon sur ce que veut dire la tenue de route à l'européenne", "on pourrait se perdre sur les sièges arrière tant il y a de la place", "les constructeurs américains feraient bien de s'en inspirer" (Motor Trend); "une instrumentation exceptionnellement bonne", "une de ces rares voitures qui semble toujours obéir au doigt et à l'oeil", "un freinage très impressionnant" (Car & Driver); "finition extérieure excellente", "confort des sièges formidable", "une des meilleures boîtes de vitesses du genre" (Road Test).
Quelques reproches toutefois étaient opposés par les essayeurs d'il y a 46 ans à la 504, jeune Française en habits italiens (Pininfarina, what else?): les sièges en skaï peu "respirants", des détails de finition intérieure un peu légers et un certain manque de puissance par rapport aux capacités du châssis. "Nous aimons énormément la Peugeot. A ce prix et vu ce pour quoi elle est prévue, elle est à 99% parfaite (...) seul un perfectionniste en demanderait plus", concluait toutefois Car & Driver. De quoi nourrir des regrets quant à la suite des (més)aventures de Peugeot sur le continent.

(Image et source via CurbsideClassic)